lundi 22 septembre 2008

le retour de l'impot ?

Après le paquet estival, le répit fiscal aura été de courte durée. De la France, aux Etats-Unis en
passant par les pays baltes les raisons de relever les impôts se multiplient. En Estonie le gouvernement a gelé les réductions fiscales et la Lettonie coupe dans les dépenses publiques et renonce aux cadeaux fiscaux. En Grande Bretagne la dette publique augmente et Gordon Brown a proposé de fiscaliser certains produits financiers. Avec 400 milliards de dollars de déficit public et le coût des sauvetages des institutions bancaires et d'assurances le prochain Président devra d'une manière ou d'une autre faire passer à la caisse le contribuable des Etats-Unis.
On pourrait penser que ce retournement fiscal est passager. C'est sûrement une erreur. L'enjeu majeur de nos sociétés occidentales et de l'Union européenne en particulier c'est le vieillissement de la population.
Pour la première fois la RFA et l'Italie voient leur population diminuer et donc leur vieillissement s'accélérer.
Quelles seront les conséquences de cette situation sur les perspectives à long terme des finances
publiques. Sachant que le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans aura quadruplé en un demi-siècle, tandis que le nombre d'actifs plafonnera d'abord et descendra en 2050. Les conséquences sur le PIB et les finances publiques seront donc importantes.
La croissance du PIB sera ralentie par la diminution des actifs tandis que la charge publique va croître. Nous devons donc savoir comment digérer au mieux le choc démographique de manière solidaire et sans compromettre la compétitivité de nos économies. S'il ne s'agit que d'en faire qu'une question de santé sans vision de la société, c'est une impasse. Nous devons réfléchir sur l'articulation entre dépenses et projet de société. Voulons-nous prendre en compte le vieillissement de la population en favorisant fiscalement uniquement les emplois sous-qualifiés de proximité payés au smic horaire et à temps partiels ou regardons nous aussi vers la solution japonaise. Le Japon prépare le futur et présente des robots des plus sophistiqués destinés à aider les personnes âgées dans les actes de leur vie quotidienne. La robotique personnelle peut représenter un enjeu techno-industriel majeur pour la compétitivité de notre économie. Cette histoire de robot peut faire sourire, mais n'oublions pas que les entreprises allemandes sont devenues les leaders mondiaux des panneaux solaires et des éoliennes à cause d'une politique fiscale et d'une volonté politique très forte soutenues par un projet de société. Ce qui nous semblait incongru en France, il y a 15 ans, nous semble une évidence maintenant.
Proposer une société solidaire entre générations c'est aussi réfléchir sur la répartition de la population sur les territoires. Les banlieues pavillonnaires constituent de véritables défis pour les résidents âgés qui souhaitent vieillir dans leur maison individuelle le plus longtemps possible. Dans l'aire de la Communauté urbaine de Marseille on observe que les personnes âgée subissent l’immobilité résidentielle la plus importante à cause de la hausse du prix de l'immobilier. Cet espace de vie à faible densité entraîne une dépendance à l’automobile pour l’ensemble des pratiques quotidiennes. Répondre à ce défi demande aussi un projet de société clair afin de ne pas tomber dans le mille feuilles des décisions budgetaires et fiscales contradictoires et stériles que vont superposer les collectivités territoriales et l'Etat.

frédéric Guelle

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